VIVRE EN ENTRE DEUX MERS |
Saint Genès de Lombaud, le 29 août 2006 . |
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LRAR n° RA 3433 6859 0 FR | |||
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Objet : Demande
dautorisation présentée par la Sté EBV pour
lexploitation dune unité de gazéification de produits végétaux à St Genès de Lombaud dans périmètre de la distillerie Douence, au fond de la vallée du Lubert. |
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Monsieur le Préfet, | |||
Faisant suite à lenquête publique
relative à ce projet qui a eu lieu du 13 juin au 18
juillet, nous nous permettons de vous signaler que bien
que vos services aient envoyé un dossier à toutes les
mairies du rayon daffichage toutes ne lont
pas mis à la disposition du public et un seul registre
denquête a été ouvert et déposé à la Mairie
de St Genès de Lombaud en dépit de larticle
R123-17 du code de lenvironnement qui
stipule : " Pendant la durée de
l'enquête, les appréciations, suggestions et
contre-propositions du public peuvent être consignées
sur le registre d'enquête tenu à leur disposition dans
chaque lieu où est déposé un dossier ". Cependant, cest surtout le fond de ce projet qui nous préoccupe le plus et nous souhaitons attirer votre attention sur quelques points particulièrement importants. Etant donné linsertion prévue de cette unité dans le périmètre de la Distillerie DOUENCE et les interactions de ces deux installations classées, il manque un état détaillé des activités et rejets de toute nature de ces deux usines destinées à former de fait un ensemble complexe et connexe dont les inconvénients de tous ordres, en particulier les odeurs, les bruits et les pollutions ne sarrêteraient pas aux limites de propriété et ne pourraient que se cumuler et éventuellement se potentialiser. Le dossier présenté est totalement muet sur ce point et la réunion publique organisée le 7 juillet na permis dobtenir aucun éclaircissement, le directeur général de la distillerie sy étant vigoureusement opposé. Dans un courrier adressé au commissaire enquêteur, un énergéticien a démontré de façon très précise, calculs à lappui, que le rendement réel de cette unité de gazéification est le plus mauvais qui soit. Ne produisant que du gaz de synthèse pauvre, et non du biogaz, cette unité de gazéification ne restituerait au mieux que 24 % de lénergie de départ dont il faudrait encore déduire les pertes dues aux inévitables dysfonctionnements. Outre cet énorme gaspillage, M. FEYRIT a également souligné labsence de cogénération, lénergie thermique étant réservée au process de lunité de gazéification. Par ailleurs, le projet omet de déduire les dépenses énergétiques dues au transport des plaquettes forestières venant de loin et dévaluer les autres nuisances que cela occasionnerait. Dans ces conditions, ce projet na pas sa place dans le cadre dun véritable développement durable sur le long terme. Il détourne lesprit dans lequel les projets " dénergie renouvelable " ont été conçus au profit dune installation dincinération hors normes. Aucun de ses éléments ne pouvant fonctionner de façon autonome, cette UNITE de gazéification est indivisible. En conséquence, seule la rubrique 167c de la nomenclature des installations classées peut sappliquer car il sagit bien dune unité de traitement et dincinération de déchets provenant dune installation classée, la gazéification nétant quun procédé dincinération parmi dautres et les marcs de raisin étant classés par lADEME parmi les déchets de lindustrie agroalimentaire et définis comme des déchets industriels banals. Ceci implique lapplication des prescriptions relatives à lincinération, les pollutions atmosphériques prévisibles dépassant de très loin celles de lusine ASTRIA de Bègles notamment les poussières, les COV et le CO. Quant aux métaux lourds et autres polluants omis dans les prévisions dEBV, rien ne prouve leur absence dans les rejets atmosphériques de lunité de gazéification puisquil y aurait des métaux dans les résidus solides. Il serait donc indispensable dappliquer la réglementation la plus rigoureuse. Cependant une telle installation ne peut se justifier car la méthanisation, produisant du vrai biogaz par fermentation anaérobie, est plus appropriée aux résidus de distillation et lutilisation directe des plaquettes de bois pour le chauffage est bien plus rentable sur le plan énergétique. Létude dimpact du pétitionnaire minimise les odeurs prévisibles de façon fallacieuse en omettant de préciser clairement que les quantités dodeurs mesurées au m3 doivent être multipliées par les 361 000 m3/heure dair vicié qui sortiraient de la cheminée du séchoir basse température, ce qui ne laisse pas présager damélioration sensible par rapport au séchoir actuel de la distillerie. Le dossier du pétitionnaire ne précise pas la destination de ses rejets ultimes et ne donne aucune évaluation quantitative ni qualitative des gaz rejetés à latmosphère par les clapets de sécurité des gazéificateurs et les torchères lors des inévitables dysfonctionnements ; il omet aussi denvisager les conséquences de ses rejets atmosphériques sur la faune et la flore naturelles et sur les activités agricoles, ne propose aucune mesure compensatoire ni aucune solution alternative, ce qui nest pas réglementaire. Selon les scientifiques, il peut y avoir des contaminations dans un rayon allant jusquà 20 km autour dune installation dincinération. Les pollutions produites à St Genès de Lombaud peuvent donc aussi se conjuguer sur un large secteur avec celles des incinérateurs de Bassens, de Bègles et de Cenon. Létude de risques sanitaires réalisée par EOG pour la distillerie, indiquait que les conditions atmosphériques instables propices à la bonne dispersion des polluants ne représentaient que 17,8 % du temps et avait évalué une diminution despérance de vie à 10,9 jours en moyenne par habitant pour 15 ans de présence dans le domaine détude. Létude du Bureau VERITAS jointe au dossier EBV ne fait pas référence à cette étude ni à aucune autre étude sanitaire ou épidémiologique, omet de mentionner la crèche de Madirac , lélevage professionnel de chèvres à St Genès produisant des fromages vendus au public, que la mairie de St Genès de Lombaud ne peut ignorer, lélevage professionnel de volailles à Haux et quelques troupeaux de bovins et dovins. Cette étude aurait dû également évaluer les conséquences des dégazages et des dysfonctionnements qui sont inévitables. Malgré ces lacunes, il y aurait aggravation des risques sanitaires puisque, pour lunité de gazéification seule, le Bureau VERITAS a estimé le risque de diminution despérance de vie à 20,3 jours par habitant pour 15 ans, et ce sans le consentement éclairé des populations subissant lexpérience, puisquil sagit dun prototype. Cest loin dêtre négligeable car sur une durée égale cela représente deux fois et demie le risque moyen pris volontairement par les fumeurs dont il ne viendrait à personne lidée de prétendre quil nest pas significatif puisque les emballages de tabac doivent porter une mention obligatoire de mise en garde. Dans ces conditions, il serait très imprudent de sengager pour plusieurs décennies, au vu dun dossier incomplet et trompeur, au seul bénéfice du bureau détudes EBV qui ne présente ni référence ni garantie en son nom propre, sur un prototype très polluant au rendement énergétique déplorable, installé dans un site totalement inadapté auprès de la Distillerie DOUENCE dont la situation nest toujours pas clarifiée. Ce serait mettre en péril, sans justification dintérêt public, la santé du voisinage car une diminution moyenne despérance de vie se traduit dans la réalité par un certain nombre de maladies graves et de morts prématurées. Il serait de plus inconcevable dimposer aux victimes potentielles de participer au financement de linstrument de leur perte, sans aucune échappatoire possible, puisque lEtat fait obligation à EDF dacheter lélectricité produite à un prix très élevé dont le surcoût est financé par la " contribution au service public délectricité " facturée aux consommateurs. Nous aurions le plus grand mal à croire que les Ministères concernés aient eu pleinement conscience du piètre résultat et des conséquences de la gazéification de produits végétaux très humides lorsquils ont retenu les projets concernant les marcs de raisin, sous réserve cependant quils respectent toutes les lois et normes et obtiennent les autorisations administratives nécessaires relatives à la conformité des installations. Pour toutes ces raisons nous osons espérer, Monsieur le Préfet, que vous prendrez la seule décision possible en refusant cette autorisation qui serait tout à fait contraire à lesprit de la Charte de lenvironnement , et plus particulièrement à ses articles 1, 3, 5, 6 et 7, en vertu de laquelle nous sollicitons notre participation au conseil départemental dhygiène appelé à donner son avis. Vous en remerciant davance, nous vous prions dagréer, Monsieur le Préfet, lexpression de notre considération distinguée. |
La Présidente, Marine Schenegg |
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