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QUELLE EAU VOULONS-NOUS EN 2015 ?

Enfin, une grande consultation sur ce thème a été lancée dans notre région par l'Agence de l'Eau Adour Garonne par l'intermédiaire d'un questionnaire qui a été distribué par les associations.

Des conférences-débats ont été organisées par la SEPANSO au cours desquelles le SMEGREG (Syndicat Mixte d'Etudes pour la Gestion de la Ressource en Eau de la Gironde) était représenté par M. Bruno de Grissac qui a répondu avec une bonne grâce et une franchise remarquables aux questions qui lui ont été posées, concernant les forages et leurs périmètres de protection, l'utilisation de l'eau , l'assainissement et les rejets industriels, la réglementation et les contrôles qui laissent encore beaucoup trop à désirer.
La plupart des très intéressantes informations relatives à la provenance de l'eau et à sa qualité qui ont diffusées à cette occasion peuvent être retrouvées sur les sites d'Adour-Agronne et surtout sur celui du SMERGREG
http://www.smegreg.org/


Alimentation en eau potable de l'Entre-Deux Mers : situation critique.

En ce qui concerne l'Entre-Deux-Mers, le déficit en eau, dû à une augmentation des populations, d'une part, et à la sécheresse, d'autre part, commence à se faire sentir de façon aiguë. En effet nous puisons dans les nappes profondes de l'Eocène des quantités d'eau dépassant leur capacité de renouvellement.

Voici quelques exemples typiques qui préfigurent l'avenir :

Le Puits de Naudinot à RIONS

On a remis en service en avril 2003 pour la consommation humaine ce captage peu profond (12 mètres environ) situé dans la zone humide en bordure de Garonne comportant une majorité de parcelles cultivées en maïs, mais aussi quelques vignes. La solution proposée par l'Administration pour utiliser cette eau contenant des pesticides tout en respectant la norme était de la mélanger à 50 % avec l'eau de très bonne qualité de la nappe éocène qui ne fournissait plus suffisamment pour couvrir les besoins locaux.

Lors de l'enquête publique (du 18/11/02 au 2/12/02) le commissaire enquêteur a refusé d'organiser une réunion publique sur le sujet puis il a donné un avis favorable. Il a estimé impossible d'imposer des cultures "bio", donc sans aucun produit à base de molécules de synthèse, dans les périmètres de sécurité autour de ce captage.

Il a tout de même proposé une mesure de protection : renforcer le grillage autour du périmètre immédiat (d'un rayon de quelques mètres) et le fermer à clé. Nous vous laissons le soin d'apprécier la pertinence de cette protection par rapport à l'enjeu. Ce faisant il a agi dans le droit fil de la réglementation actuelle qui est plus que dépassée et a besoin d'un sérieux toilettage.

Les résultats publiés par l'Agence Adour Garonne concernant les captages et forages de Rions, montrent qu'en 2004 la commune a été approvisionnée uniquement à partir du puits de Naudinot dont l'exploitation avait arrêtée il y a quelques années en raison d'un taux de pesticides trop élevé ! A quand les prochaines analyses ?

ATTENTION ! C'est le premier cas dont nous avons connaissance localement, mais il risque bien d'inaugurer une longue série si les pratiques agricoles et industrielles ainsi que la gestion des eaux ne sont pas revues rapidement et sérieusement et si la réglementation n'est pas strictement appliquée par tous. Si l'eau "buvable" ou "de consommation humaine" - il est à noter que le mot potable est de moins en moins utilisé - qu'on nous fournit actuellement est puisée majoritairement dans les nappes profondes de l'éocène (qu'il va falloir économiser car elles ne se renouvellent pas suffisamment) ce n'est pas nécessairement en raison d'un manque réel d'eaux de surface mais parce que ces dernières sont pour la plupart trop polluées pour être utilisables.

IL FAUT QUE TOUS EN PRENNENT BIEN CONSCIENCE DES A PRESENT.

 
Dérogation à CREON
Le Samedi 22 octobre 2005, dans l'édition Sud-Gironde de SUD-OUEST on pouvait lire :

PAYS COEUR D'ENTRE-DEUX-MERS ... La crainte d'une pénurie.

Une réunion des élus de ce territoire a eu lieu en mairie de Targon, présidée par M. Guy Trupin. Les problèmes liés à l'accroissement de la population et à la sécheresse ont été évoqués ainsi que les normes de qualité de l'eau.

Un paragraphe particulièrement important de cet article concernant le fluor indique que les communes bénéficiant de dérogations devront se mettre en règle très bientôt et informer leurs populations :
à partir de janvier 2007 l'eau contenant plus de 1,5 mg de fluor par litre sera interdite à la consommation des enfants de moins de 12 ans, la consommation de l'eau contenant plus de 2 mg de fluor étant interdite pour tous.

M. Trupin a rappelé qu'entre Langoiran et Pompignac en passant pas Haux et Créon "il existe un chenal minéralisé de la nappe éocène" dans laquelle est prélevée l'eau distribuée.

En principe, les factures d'eau sont accompagnées une fois par an d'un petit dépliant indiquant les points de non conformité de l'eau signalés par la D.D.A.S.S. Nous vous conseillons de vous y reporter afin de savoir où vous en êtes.
Au forage de Créon, notamment, le taux critique est dépassé depuis plusieurs années.
Les
fournisseurs d'eau en bouteille ont donc de beaux jours devant eux car l'aqueduc dont on parle depuis des années qui doit apporter en Entre Deux Mers de l'eau puisée sur l'autre rive de la Garonne, n'est toujours pas mis en chantier.

EN ATTENDANT, ON NOUS LE DIT SUR TOUS LES TONS : IL FAUT ECONOMISER L'EAU.

Augmentation de consommation, un contre-exemple

Dans son journal d'information communal d'octobre 2002, le maire de Saint-Genès de Lombaud (ayant des intérêts à la distillerie et président du Syndicat des eaux local) invitait ses administrés à économiser l'eau du robinet car "M. le Maire de CREON, par lettre recommandée, a interrompu la convention de fourniture de l'eau au Syndicat de l'Eau deux ans avant la fin du contrat. La nouvelle convention sera très différente de l'ancienne .....et le volume devra passer d'environ 43000 m3 à 35000 m3/an".

Ce n'était pas sans raison car il avait constaté une différence exhorbitante de la moyenne des besoins en eau par foyer entre St Genès et Créon. A l'occasion de la réunion du comité de suivi de la distillerie en juin 2003 nous avons demandé ce qu'il en était des consommations en eau de la distillerie. Quelques mois après une réponse venait de la DRIRE : "à la demande de l'exploitant, et après accord avec la société SOGEDO, gestionnaire du réseau d'adduction d'eau potable, l'inspection a proposé de modifier la répartition des prélèvements autorisés : réseau AEP : 3 m3/jour, Soye : 297 m3/jour (antérieurement 299 m3 par jour)". Cette décision a été ratifiée par un arrêté préfectoral en date du 24/11/2003.

La distillerie peut donc prélèver 2 m3 supplémentaires, par jour, sur le réseau d'AEP, en échange de 2 m3 /jour d'eau non potable qu'elle ne devra plus prélever dans la Soye ! Ceci porte sa consommation à 1100 m3 par an "d'eau du robinet" (l'équivalent de dix familles environ), une eau précieuse qui vient de la nappe profonde de l'Eocène qu'il convient d'économiser à tout prix, si l'on en croit le discours officiel à destination du public.


un livre :
Le dossier de l'eau
, Pénurie, Pollution, Corruption, de Marc Laimé, collect. l'Epreuve des faits, éd. SEUIL.



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Dernière révision : 24 octobre 2005.