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LA VALORISATION ENERGETIQUE DES DECHETS

Bien qu'elle rencontre des résistances de plus en plus vives de la part de la population, et que d'autres moyens existent pour éliminer la plupart des déchets, l'incinération reste très tentante. Pour certains décideurs politiques et administratifs c'est la solution de facilité ; pour certains industriels c'est une source de profits durablement renouvelables, voire de subventions.

UN VOCABULAIRE RASSURANT

Les incinérateurs de déchets ménagers ayant acquis une réputation désastreuse, une manière de contourner le problème sous une apparence rassurante a vu le jour grâce à l'évolution de la réglementation, de la technique et du vocabulaire. Des systèmes permettant de récupérer de l'énergie ont été adjoints aux incinérateurs d'ordures ménagères et les valeurs limites d'émissions de leurs rejets ont été revues à la baisse. Il n'en fallait pas plus pour métamorphoser ces fâcheux incinérateurs en UNITES DE VALORISATION ENERGETIQUE (UVE) et clamer que désormais l'incinération était absolument sans danger, ce qui reste à démontrer...

Pour régler les problèmes suscités par les traitements thermiques des déchets, il ne suffit pas de modifier le langage de communication et de légiférer dans les domaines les plus médiatisés, comme l'incinération des déchets ménagers, car il ne faut pas oublier que bien d'autres installations industrielles sont concernées.

Afin d'éviter toute incertitude sur le terme déchet, il est bon de rappeler la définition de la directive européenne 75/442/CEE du 15 juillet 1975 qui est primordiale :

Article premier
Au sens de la présente directive, on entend :
a) par déchet : toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou a l'obligation de se défaire en vertu des dispositions nationales en vigueur; (1)JO nº C 32 du 11.2.1975, p. 36. (2)JO nº C 16 du 23.1.1975, p. 12. (3)JO nº C 112 du 20.12.1973, p. 3.
b) par élimination: - le ramassage, le tri, le transport, le traitement des déchets, ainsi que leur stockage et leur dépôt sur ou dans le sol, - les opérations de transformation nécessaires à leur réutilisation, à leur récupération ou à leur recyclage. "

Le Code de l'environnement prévoit de "valoriser les déchets par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir à partir des déchets des matériaux réutilisables ou de l'énergie ", ce qui montre bien qu'on peut tirer parti des déchets (les déchets non valorisables sont des "déchets ultimes"). Cependant de nombreux industriels évitent d'utiliser le terme déchet et ont fait admettre des appellations plus valorisantes telles que sous-produits, co-produits, matières, biomasse, etc. Ils pratiquent alors la VALORISATION MATIERES et la COMBUSTION ou la CO-INCINERATION.

Les problèmes soulevés par l'élimination des déchets n'en sont pas résolus pour autant et il est indispensable d'organiser une surveillance fiable de toutes les installations classées pour la protection de l'environnement qui procèdent à des traitements thermiques et à la combustion ou l'incinération de déchets seuls ou en mélange afin d'obtenir qu'elles respectent les valeurs-limites applicables en la matière.

LES INSTALLATIONS DE SECHAGE ET DE COMBUSTION

S'il y a eu des progrès dans le domaine de l'incinération des ordures ménagères, il n'en est pas de même pour de nombreuses installations industrielles qui traitent, sèchent ou brûlent des matières organiques à l'aide de générateurs thermiques de moindre puissance. Malheureusement pour les populations voisines et leur environnement, ces installations ne sont pas soumises à une réglementation aussi rigoureuse que les UVE des ordures ménagères, ce qui est très regrettable car leurs activités sont parfois bien plus polluantes.

Exemple comparatif de rejets de poussières


Séchoir à marcs d'une distillerie
séchant 7 à 8 tonnes à l'heure de marcs épuisés (biomasse),
utilisant comme combustible des pépins et pulpes séchés (100% biomasse)
Mesure effectuée en Octobre 2004
(source : DRIRE Aquitaine)

Flux horaire de poussières =
débit cheminée x concentration, soit
16144 Nm3 /h x 569,2 mg/ Nm3


= 9,189 kg de poussières à l'heure.

Limite de concentration autorisée depuis 2001 = 100 mg/Nm3
(très largement dépassée)


Usine d'Incinération des Ordures Ménagères ASTRIA à Bègles
incinérant envion 30 à 33 tonnes à l'heure
(contenant environ 50 % de biomasse)

Mesure effectuée en Septembre 2004
(Source : Novergie)

Flux horaire de poussières =
débits des cheminées x concentration, soit
.. (50 900 Nm3/h x 16,2 mg/Nm3)
+ (41 900 Nm3/h x 17,2 mg/Nm3)
+ (52 300 Nm3/h.x 9,9 mg/Nm3)
= 2,064 kg de poussières à l'heure.

Limite de concentration autorisée dès 2006 = 10 mg/Nm3
(antérieurement = 21 mg/Nm3)

LA VALORISATION ENERGETIQUE DE LA BIOMASSE

Dans le cadre de la recherche de sources d'énergie renouvelable pour répondre aux nécessités du développement durable et de la lutte contre l'effet de serre, après le lancement des BIOCARBURANTS (éthanol, huiles), on assiste au lancement de la VALORISATION ENERGETIQUE DE LA BIOMASSE encouragée par l'Etat et subventionnée par l'Europe.

En fait il ne faut pas perdre de vue qu'il n'y a pas une biomasse unique mais des biomasses extrêmement diverses dont la plupart ne sont pas adaptées à ce type de valorisation.

QU'EST-CE QUE LA BIOMASSE ?

Biomasse est un terme générique englobant toutes les matières ou déchets organiques d'origine végétale ou animale. Ils sont de nature et de consistance très variées tels que :
- bois, résidus de la transformation du bois, farines animales, paille, papier, carton... (secs = moins de 20 % d'humidité),
- déchets forestiers, déchets verts, résidus d'industries agro-alimentaires, marcs de raisin, fraction fermentescible des déchets ménagers... (humides = plus ou moins 50 % d'humidité),
- liqueurs noires de papeteries, lies, lisiers, boues de stations d'épuration ... (plus ou moins liquides).

EN QUOI CONSISTE LA VALORISATION ENERGETIQUE DE LA BIOMASSE ?

Il s'agit de récupérer sous forme de gaz l'énergie contenue dans la biomasse (brute, ou épuisée après extraction de jus ou d'huile destinés éventuellement à la préparation de biocarburants), puis de transformer ce gaz en électricité et de récupérer de la chaleur (vapeur, eau chaude) dans une installation industrielle du même type que les incinérateurs -ou unités de valorisation énergétique- d'ordures ménagères actuels, en y ajoutant une phase de séchage préalable si besoin est. Une telle installation pourra traiter jusqu'à 130 000 tonnes de biomasse annuellement. Schématiquement le processus comporte quatre phases principales :

  • Préparation : séchage et broyage

Il faut préparer la biomasse afin d'obtenir le taux d'humidité (10 à 20 %) et la granulométrie nécessaires au bon fonctionnement du gazogène, qui pour produire le gaz doit être alimenté avec un combustible très régulier. Cela nécessite donc obligatoirement un séchage thermique préalable des déchets humides ou liquides et un conditionnement (broyage et préparation éventuelle de plaquettes ou de granulés) pour toutes les catégories de déchets. Ces opérations représentent une énorme dépense d'énergie.

  • Gazéification

Lorsque la biomasse a été convenablement préparée, elle est introduite dans un gazogène, sorte de fourneau plus ou moins cylindrique dont le foyer est alimenté en air. Dans ce fourneau, des réactions thermochimiques s'enchaînent : pyrolyse, combustion, réduction.
L'opération se termine par la production de cendres et d'un gaz brut qu'il faut purifier .

  • Purification du gaz

Le gaz récupéré à la sortie du gazogène subit un traitement humide (dans un laveur) afin de séparer les goudrons et un filtrage à sec (grâce à un électrofiltre) pour séparer les poussières. Le gaz purifié obtenu ne peut être utilisé tel quel car son pouvoir calorifique est faible. Il est donc préférable de s'en servir pour produire de l'électricité. Naturellement cela représente aussi une importante consommation d'énergie.

  • La cogénération

Le gaz purifié est brûlé dans un équipement adapté afin d'obtenir de l'électricité. La vapeur dégagée lors de la combustion du gaz est récupérée (énergie thermique). La COGENERATION est donc l'ensemble de ces opérations. (voir schéma cogénération )

Sous peine d'être perdue, l'énergie thermique doit être utilisée immédiatement. C'est pourquoi l'installation des UVE doit se faire à côté d'une autre usine susceptible d'utiliser l'énergie thermique et électrique produite. EDF s'engage à racheter les éventuels kWh supplémentaires à un prix très élevé (environ 2,5 à 3 fois le prix d'achat habituel) et il faut envisager une nouvelle perte d'énergie au cours du transport sur le réseau EDF.

Schéma de principe d'une installation de valorisation énergétique

QUELS SONT LES AVANTAGES DE LA VALORISATION ENERGETIQUE DE LA BIOMASSE ?

Les avantages qu'on prête à ce procédé sont :

  • La récupération d'énergie à partir de déchets organiques n'ayant pas d'autre utilité

La récupération d'énergie à partir de la biomasse n'est valable que s'il s'agit de biomasse naturellement sèche, en raison de la consommation d'énergie nécessaire au séchage de la biomasse humide.
Cela concerne donc principalement les déchets de l'industrie du bois qui, du fait d'une biodégradation naturelle trop lente, ne seraient pas très aptes à être valorisés directement en agriculture.

  • La diminution du recours aux combustibles fossiles afin de réduire l'effet de serre

Comme le précédent, cet argument, n'est valable que pour la biomasse naturellement sèche, car c'est la seule qui peut permettre un gain d'énergie et donc d'économiser véritablement de l'énergie fossile.

Il faut cependant émettre une importante réserve : l'amoindrissement considérable de la valeur énergétique de la biomasse lors de sa transformation en gaz puis en électricité représentant au total une perte de plus de 50%. Il serait donc plus pertinent de ne pas transformer ce type de biomasse et de réserver l'usage des déchets de bois au chauffage domestique dans des chaudières appropriées.

QUELS SONT SES INCONVENIENTS ?

  • Inconvénients d'ordre environnemental

Dans l'immédiat
Pour toutes les catégories de biomasse :
- Le trafic routier accru, parfois sur de longues distances, pour approvisionner l'incinérateur, donc un recours non négligeable à l'énergie fossile accompagné de pollutions,
- Le bruit des machines fonctionnant en continu, notamment les broyeurs et les turbines à gaz,
- Des rejets polluants : eaux de lavage, goudrons, cendres, rejets atmosphériques contenant des poussières et des COV et qui ne seront pas exempts de dioxines (la combustion ou l'incinération de biomasse peuvent aussi en produire. Ex.:une tonne de bois brûlée à l'air libre en produit 300 nanogrammes).
Pour la biomasse humide :
- Le stockage en masse, rapidement envahi par des micro-organismes produisant des toxines difficilement destructibles et des vermines. C'est une source permanente de fermentations malsaines, d'odeurs et de lixiviats pouvant contaminer les eaux,
- Le séchage thermique, qui génère des fumées nauséabondes et irritantes particulièrement chargées en
poussières et en composés organiques volatils, réalisé dans des conditions pouvant laisser à désirer et devant être très étroitement surveillées.

A terme :
La récupération systématique de la totalité de la biomasse agricole et forestière à des fins de production d'énergie, préconisée par certains inconditionnels, aboutirait inévitablement à :
- l'appauvrissement des sols pouvant aller jusqu'à la désertification. Les sols cultivés ont besoin d'amendements organiques comme les forêts ont besoin d'humus.
- l'utilisation de plus en plus nécessaire des amendements et traitements de synthèse, ce qui ne va pas dans le sens du développement durable ni des économies d'énergie.

  • Inconvénients d'ordre réglementaire

Rien ne ressemble plus à une Unité de Valorisation Energétique de la biomasse qu'une Unité de Valorisation Energétique des ordures ménagères, communément appelée incinérateur.
Pour s'en convaincre, il suffit de comparer les schémas présentés sur les deux sites suivants :
http://www.greenpeace.fr/incinerateurs/visite_flash.php (incinérateur d'ordures ménagères)
http://www.edf.fr/53051d//Accueilfr/Pourlescollectiviteslocales/Infospratiques/Publications/Documentations (installation de valorisation énergétique de la biomasse).

On peut donc légitimement supposer que leur principe de fonctionnement étant le même, les UVE de biomasse ne pollueront pas moins que celle traitant des ordures ménagères. Or, il se trouve que la réglementation actuelle s'appliquant aux incinérateurs de déchets ménagers ne s'applique pas aux déchets de bois, déchets végétaux , déchets agroalimentaires...composant la biomasse, ce qui est paradoxal puisqu'environ 50 % des déchets ménagers sont constitués de biomasse (partie biodégradable).

Faute d'une réglementation plus adaptée, il faudra se référer à l'arrêté du 2 février 1998, réglementant de manière générale les rejets des installations classées pour la protection de l'environnement, dont les prescriptions sont beaucup moins restrictives.

On peut craindre :
- Une différence de traitement réglementaire tout à fait injustifiée.
Il faudrait que la réglementation relative à ces incinérateurs "spécialisés" et au séchage soit alignée au plus vite sur celle des déchets ménagers (arrêté du 20 septembre 2002 concernant déchets non dangereux) car des dérapages d'une catégorie vers l'autre sont prévisibles. Il y en a déjà eu au
Portugal.
- Le manque de transparence, du fait que les contrôles réalisés par des organismes extérieurs seront encore moins nombreux que pour les déchets ménagers. Les auto-contrôles, aussi bien en ce qui concerne les approvisionnements et les stockages que les rejets de toute nature, ne rendront probablement pas suffisamment compte des nuisances réelles.

  • Un rendement énergétique hypothétique

S'il s'agit de biomasse humide, la totalité de l'énergie électrique produite par l'installation, et même au-delà, est nécessaire au séchage préalable. La rendement énergétique du système n'est donc pas très intéressant. L'utilisation de l'énergie thermique (vapeur) dépend exclusivement des besoins de l'usine voisine. Le surplus éventuel est définitivement perdu, la vapeur ne se stockant pas.

Un séchoir d'une puissance de 8,6 MW permet de sécher 7 à 8 tonnes/h de biomasse contenant environ 60 % d'humidité pour obtenir 3,5 à 4 tonnes de biomasse sèche (10% d'humidité) pouvant être valorisée en électricité.
Une tonne de bois, ou d'une biomasse sèche de nature approchante, représente une énergie directe équivalant à 2,99 MWh (cf. DGEMP)
Sachant que lors de chaque transformation on perd au moins 30 % d'énergie, après transformation en gaz puis en électricité, la même tonne de biomasse sèche donnera au maximum 2,99 x 70 % x 70% = 1,47 MWh d'électricité, donc moins de la moitié de l'énergie d'origine.
Dans ces conditions l'énergie électrique nécessaire pour obtenir
3,5 à 4 tonnes de biomasse sèche représente l'énergie électrique produite par 8,6 / 1,47 = 5,85 tonnes de cette même biomasse sèche.

Cela démontre que transformer de la biomasse humide en électricité est une aberration.

  • Inconvénients d'ordre financier

Ces UVE de la biomasse ont un prix de revient extrêmement élevé : aux alentours de 25 millions d'euros. Leur rentabilité énergétique étant très hypothétique, il en est de même de leur rentabilité financière.

Leur financement, sera assuré indirectement par les contribuables et les consommateurs d'électricité, grâce aux subventions européennes et au rachat des KWh excédentaires par EDF.

Ce mode de financement semble tout à fait inapproprié car il s'agit d'entreprises totalement privées qui ne fourniront aucun service public et ne serviront dans la pratique qu'à couvrir plus ou moins bien les besoins d'une usine voisine. Il n'y a aucune raison pour que les contribuables européens et les clients d'EDF supportent les frais d'une production d'énergie tout à fait aléatoire dont ils ne tireront aucun profit.

Il est assez symptomatique d'ailleurs de remarquer l'absence des grands groupes du traitement des déchets qui n'auraient pas manqué de se mettre sur les rangs s'il y avait le moindre profit à réaliser dans de telles opérations.

En janvier 2005, quatorze projets (voir liste officielle) de valorisation énergétique de la biomasse ont retenu l'attention du Ministère de l'Industrie.

Deux de ces projets se proposant d'utiliser la biomasse viticole (marcs de raisin et lies) et forestière (résidus de coupe non utilisables dans l'industrie du bois ni la papeterie) concernent la Gironde, à Marcillac dans le Blayais et St Genès de Lombaud en Entre-Deux-Mers.
Depuis les informations contradictoires se succèdent :
- 1-ère soumission des deux projets en 2004.
- Non-recevabilité de ces projets pour insuffisance des l'études d'impact et de danger notifiée le 24 octobre 2004.
- Présentation aux maires du Créonnais par la Sté EBV de son projet pour St Genès de Lombaud le 18 avril 2005.
- Annonce le 5 septembre 2005 par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable du retrait de ces projets.
- Annonce d'un accord entre EBV le groupement de forestiers GCF le 27 septembre 2005 en vue d'approvisionner quatre futures usines, dont St Genès de Lombaud et Marcillac.
- Présentation d'un nouveau projet pour Marcillac seulement ? (info à vérifier)

http://www.industrie.gouv.fr/energie/renou/textes/com-biomasselong.htm
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-15648.php
http://www.agrisalon.com/06-actu/article-15743.php

  • Autres inconvénients

Sur le plan social : Trop peu d'emplois. Une telle usine entièrement automatisée peut fonctionner 24 h/24 avec un personnel extrêmement réduit : 3 à 4 personnes au total. La valorisation du même volume de biomasse en agriculture permettrait la création d'un plus grand nombre d'emplois.
Sur les plans sécuritaire et sanitaire :
Fiabilité non garantie. Il s'agit d'unités dites "expérimentales" qui à ce titre bénéficieront de la mansuétude administrative. Les riverains devraient donc s'attendre à essuyer les plâtres pendant des années.


ALTERNATIVES AUX TRAITEMENTS THERMIQUES DE LA BIOMASSE

Tous les traitements thermiques provoquent la formation de composés dangereux et plus ou moins persistants qui ne se formeraient pas dans la nature, les dioxines en étant l'exemple le plus emblématique. C'est la raison pour laquelle les valeurs limites applicables aux rejets des incinérateurs d'ordures ménagères ont été sérieusement revues à la baisse. Il faut donc éviter au maximum ce type de traitement et les alternatives suivantes sont bien préférables :

  • La méthanisation

La méthanisation est un procédé biologique, sans consommation d'énergie, bien adapté à la biomasse très humide ou liquide. Cette fermentation anaérobie provoque d'une part la formation de gaz et d'autre part une réduction importante du volume des boues. Le gaz obtenu peut aussi être transformé par la suite en électricité. Ce procédé évitant les phases de séchage et d'incinération est beaucoup plus intéressant que la gazéification.

  • Les amendements agricoles

Par ailleurs dans le cadre du développement durable, les amendements organiques sont un excellent moyen de lutter contre l'appauvrissement des sols qu'il ne faut pas négliger au profit de la recherche de sources d'énergie renouvelable. C'est également un moyen d'éviter un recours massif aux amendements chimiques et par conséquent d'économiser l'énergie fossile nécessaire à leur production.

D'une façon générale, la biomasse humide étant très rapidement biodégradable (marcs et déchets agroalimentaires, partie fermentescible des déchets ménagers, boues, lisiers, etc.) est particulièrement bien adaptée à une valorisation agricole et contribue à une bonne régénération des terres. C'est la solution la plus appropriée. Elle est d'ailleurs préconisée dans la circulaire du 28 juin 2001 concernant la gestion des déchets organiques.

Pour les cultures hors sol et le jardinage d'agrément, les composts fabriqués industriellement, qui bénéficient de normes NF garantissant leur qualité, sont intéressants. Quant au compostage individuel, il est appréciable pour le jardinage familial.

Pour les cultures extensives en pleine terre le compostage n'est pas nécessaire et l'épandage direct est économiquement plus intéressant. Cependant il est indispensable afin d'obtenir des résultats satisfaisants pour tous de garantir la qualité des produits, d'organiser des plans d'épandage cohérents et de les respecter.


Pour en savoir plus

http://aida.ineris.fr/textes/arretes/text3342.htm
http://aida.ineris.fr/textes/arretes/text3105.htm

http://www.ademe.fr/entreprises/Dechets/dechets/dechet.asp?ID=53&o=3

http://www.pensifs.com/techniques/energie-biomasse-procede-gazogene.php

http://www.ademe.fr/Collectivites/bois-energie/pages/default.htm

http://www.manicore.com/documentation/solaire.html
http://www.manicore.com/documentation/carb_agri.html
http://www.manicore.com/documentation/articles/debat.html

http://www.industrie.gouv.fr/energie/sommaire.htm

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M. Schenegg, le 29/09/05.